Protection respiratoire : pourquoi préférer un appareil à ventilation assistée plus qu’un demi-masque ou un masque complet ?
Comme équipement de protection des voies respiratoires, les masques avec filtres à gaz, vapeurs et poussières font figure d’excellente solution. Parmi ceux-ci, on distingue deux principaux types : le demi-masque respiratoire et le masque intégral respiratoire. Mais plus que ça, mettons ici en avant les appareils respiratoires à ventilation assistée et adduction d’air…
Points-clés :
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Le masque respiratoire est un EPI
Un masque sert à protéger les voies respiratoires des hommes et des femmes sur leur lieu de travail. Cet équipement de protection individuelle doit être adapté à la situation de travail de l’utilisateur. Il doit également être adapté aux risques auxquels ils peuvent être confrontés. Il est nécessaire de se rapprocher de spécialistes tels que nos experts en protection respiratoire qui vous guideront vers la solution pour bien s’équiper.
Comme masques respiratoires, nous retrouvons deux principaux types :
- Le demi-masque : il est utilisé dans de multiples situations car il suffit pour se protéger les voies respiratoires (bouche et nez), il est plutôt courant chez de nombreux professionnels ;
- Le masque intégral (dit aussi masque panoramique ou masque complet) : outre la protection des voies respiratoires, il apporte une protection des yeux et du visage afin d’être protégé en cas de projections de particules.
Différents types de filtre respiratoire
Les types de filtres sont les suivants…
- P: poussières et aérosols dont la phase liquide est uniquement de l’eau.
- AX: gaz et vapeurs organiques dont le point d’ébullition est inférieur à 65 °C.
- A: gaz et vapeurs organiques (solvants et hydrocarbures) dont le point d’ébullition est supérieur à 65 °C.
- B: gaz et vapeurs inorganiques, gaz acides (acide cyanhydrique, nitrique, halogènes, et dérivés acides, hydrogène arsénié, phosphoré, sulfuré).
- E: anhydride sulfureux.
- K: ammoniacs et composés organiques aminés.
- I: iode radioactif et ses composés.
- Hg: vapeurs de mercure.
Attention aux limites d’utilisation des masques respiratoires
On le sait, le taux d’oxygène dans l’air est de 17 % en situation normale. Partout au travail, il vaut veiller que cette concentration en oxygène dans l’air ambiant ne soit jamais en-dessous. Logiquement, travailler à l’air libre est la solution la plus simple. Sinon, pour nous aider, il peut être intéressant de créer une aération forcée. Dans le cas contraire, si la concentration d’oxygène devient inférieure à 17 %, si on travaille dans un local confiné, si on est soumis à une concentration de contaminants inconnus, si on utilise des filtres non adaptés aux contaminants connus, si on est exposés à des contaminants sans odeurs… il faut utiliser un appareil respiratoire isolant branché sur une bouteille ou sur un réseau d’air respirable.
Vous devez donc utiliser obligatoirement un système à adduction d’air avec cagoule respiratoire, masque respiratoire, ou ARI (voir ci-dessous).
Filtres respiratoires : une durée d’utilisation limitée
La durée d’utilisation d’un filtre dépend de la capacité d’absorption ou de filtration, de la concentration des contaminants, du rythme respiratoire de l’utilisateur, de la température et de l’hygrométrie du milieu ambiant. Pour les gaz et vapeurs possédant de bonnes propriétés d’auto-avertissement, les filtres anti-gaz auront atteint la saturation d’absorption (claquage) dès la perception de l’odeur filtrée. Pour les gaz et vapeurs délétères (très toxiques) ou inodores, il est préférable de n’utiliser le masque qu’une seule fois (par exemple en cas d’évacuation). Pour les filtrations à particules, le colmatage est signifié par une résistance inspiratoire devenue difficile.
Dans tous les cas, il conviendra d’estimer un temps d’utilisation moyen calculé à partir de la VLE ou VME et de signifier aux utilisateurs la durée d’utilisation maximale. Par conséquent, la fréquence de remplacement doit être obligatoirement respectée.
Plus qu’un masque respiratoire, l’appareil à ventilation assistée & adduction d’air
Préférez un appareil à ventilation et adduction d’air !
Cependant, dans certains cas, l’utilisation d’un appareil respiratoire à ventilation assistée & adduction d’air devient préférable dans les cas suivants…
- Si le polluant n’est pas filtrable par cartouche (méthane, monoxyde de carbone, propane…) ;
- Si le polluant n’a pas de propriété d’avertissement au danger (gaz inodore benzène, chlorure de méthylène, trichloréthylène, chlorure de vinyle) ;
- Si la concentration de polluant dans l’espace de travail est très importante (évite les changements nombreux et coûteux des filtres) ;
- Si le poste est fixe, si le confort prime (pas de consommable à changer, pas de batterie à recharger et à changer, confort de travail garanti).
- Si la concentration d’oxygène dans l’air est inférieure à 17 % dans l’espace d’intervention, dans ce cas, il est préférable d’utiliser des systèmes à adduction d’air ou ARI de normes EN 14594, EN 14593-1, EN 14593-2. Pour les ARI (appareils respiratoires isolants), ceux-ci doivent être conformes CE EN 137, totalement isolés d’un polluant grâce aux bouteilles d’alimentation d’air.
En outre, l’INRS (institut national de recherche et de sécurité) préconise la typologie de masque à utiliser en fonction de la durée d’utilisation :
- Moins de 15 min d’utilisation par jour : masque jetable (coqué), FFP1, FFP2, FFP3
- De 15 min à 1 h d’utilisation par jour : demi-masque ou masque intégral avec cartouche ;
- Plus de 1 h d’utilisation par jour : ventilation assistée ou adduction d’air en fonction du poste de travail ou du risque encouru,
Ainsi, dès lors que le port d’un masque respiratoire (demi-masque ou masque intégral) devient long (plus de 1 heure d’utilisation par jour) ou répétitif, on recommande un appareil à ventilation assistée ou adduction d’air. C’est gage de plus de confort car plus ergonomique pour le porteur. C’est donc aussi plus de bien-être au travail et de qualité de vie au travail.
Pour l’adduction d’air, il conviendra de combiner avec les appareils respiratoires un compresseur à air en parfait état d’entretien + une borne épuratrice avec un filtre coalescent (élimine les particules solides et liquides, les virus), un filtre d’absorption à charbon actif (pour le retrait des gaz, des odeurs et des vapeurs), un filtre catalytique pour supprimer le CO et le CO2 grâce à une réaction chimique qui transforme ces gaz en dérivés moins nocifs, couplé avec un tuyau de liaison conforme EN 14594, une unité de régulation et filtration complémentaire conforme EN 14594 et un masque ou cagoule EN 2941 ou EN 2942.
Le conseil de l’expert en protection des voies respiratoiresJulien Lehagre, expert en masques respiratoires : « Il faut bien veiller à ce que le compresseur qui alimente la borne ne soit pas installé à proximité d’une source d’air polluée et gaz non filtrable par cartouche (monoxyde de carbone, néon, hélium, méthane, propane…). Dans le cas où on utilise une cagoule à adduction d’air respirable, la longueur du tuyau d’alimentation ne dépassera pas 10 mètres selon la norme EN 14594. Enfin, il faut vérifier si l’environnement n’est pas explosif à l’aide d’un explosimètre et/ou oxygénomètre pour mesurer les deux valeurs. » Anthony Besnier, responsable de l’atelier de contrôle d’EPI de catégorie 3 : « Chez Protecthoms, nous contrôlons tous les systèmes respiratoires. Nous contrôlons leur intégrité. Cela intègre les masques respiratoires, les moteurs à ventilation assistée, les systèmes d’adduction d’air. Nous assurons le remplacement des pièces détachées défectueuses. Nous ne sommes pas auto-certifiés. Plus que ça, nous sommes formés et habilités par nos partenaires-fabricants comme Cleanair, 3M ou Honeywell pour lesquels nous sommes titulaires de certificats d’habilitation. » Pour en savoir plus : https://www.protecthoms.com/atelier-controle-epi-classe-3 ! |
Quid de l’hygiène ?
Respectez des règles d’hygiène corporelles strictes lorsque vous êtes en contact avec des substances chimiques et poussiéreuses de manière à ne pas vous contaminer en dehors du poste de travail. Lavez-vous les mains, le visage et toutes les parties du corps qui risquent d’être exposées aux substances chimiques contaminantes. Changez régulièrement vos vêtements de travail et accessoires qui auraient été souillés.
À ce sujet, il est préférable d’utiliser des EPI et accessoires à usage limité ou unique. Enfin, protégez vos écorchures et petites coupures cutanées pour éviter toute contamination rapide.
Protecthoms réalise des Fit Tests pour contrôler l’étanchéité des masques respiratoires sur le porteurUn Fit Test est un contrôle de l’étanchéité d’un masque sur le porteur. Le Fit Test permet également de former à l’utilisation et à la manipulation des appareils de protection respiratoire. C’est une obligation pour les travailleurs de l’amiante et pour tous les porteurs selon le code du travail (article R4323-91). Initialement réalisé par l’atelier de contrôle d’EPI de classe 3 de Château-Gontier, le Fit Test est proposé dans l’ensemble du réseau Protecthoms. Ce service est possible dans toutes nos agences sur RDV.* |
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* Pour en savoir plus, lire notre précédent article sur les Fit Tests.
Sources : Protecthoms Château-Gontier, Protecthoms Pontivy
Crédits : Sylvain Malmouche pour Protecthoms, Protecthoms
Publié par Mathis Nouvel