12/01/2024

Chaussures de sécurité : quelles nouveautés avec la norme EN ISO 20345 : 2022 ?

Chaussures de sécurité : quelles nouveautés avec la norme EN ISO 20345 : 2022 ?

Photo d’illustration : quelles nouveautés avec la norme EN ISO 20345 : 2022 ?
Photo d’illustration : quelles nouveautés avec la norme EN ISO 20345 : 2022 ?

La norme EN ISO 20345 relative aux chaussures de sécurité a évolué dernièrement. Elle apporte plus de simplicité et des garanties supplémentaires aux professionnels. Certains modèles subissent des évolutions quant à leur marquage depuis quelques mois. Éléments d’éclaircissements.

 

Points-clés :

  • Une chaussure dite « de sécurité » doit respecter la norme EN ISO 20345.
  • Des exigences de bases sont définies et sont communes à toutes les chaussures de sécurité.
  • Des exigences additionnelles viennent, au cas par cas, compléter le marquage.
  • La norme 20345 a été révisée en mai dernier. Depuis, certains modèles voient leur marquage évoluer.

 

1. Chaussures de sécurité : que retenir avec la norme EN ISO 20345 : 2022 ?

Chez Protecthoms, pour vous aider, nos spécialistes en chaussures de sécurité ont édité le tableau récapitulatif ci-dessous quant à la norme EN 20345.

Tableau récapitulatif - Chaussures sécurité que retenir norme EN ISO 20345 2022 v29-11-2023-protege

Nos experts en chaussures de sécurité sont à votre disposition pour vous aider à choisir la chaussure de sécurité adaptée à votre métier. Mais d’ailleurs…

 

2. Définition : qu’est-ce qu’une une chaussure de sécurité ?

D’abord, rappelons que pour qu’une chaussure reçoive l’appellation « de sécurité » elle doit respecter la norme EN ISO 20345 (détails ci-dessous). Dans le cas contraire, il s’agit d’une chaussure dite « de protection » (norme EN ISO 20346*) voire d’une simple chaussure « de travail » (norme EN ISO 20347**).

2.1 Qu’est-ce que la norme EN ISO 20345 ?

Pour définir une chaussure de sécurité, la norme EN ISO 20345 s’appuie sur plusieurs exigences :

  • Des exigences de bases, marquées SB (pour « Safety Base ») :
    • Embout de protection : test de résistance aux chocs + test d’écrasement ;
    • Tige résistante aux tests d’abrasion, de déchirement, de flexion, contre les produits chimiques et de perméabilité ;
    • Semelle intérieure résistante aux tests d’abrasion et contre les produits chimiques ;
    • Semelle extérieure résistante aux tests de flexion, d’abrasion et de glisse ;
    • Tests de confort et d’ergonomie ;
 Exemple : les Tarmil (ref. 4CI0230) sont des chaussures de sécurité SB.
Exemple : les Tarmil (ref. 4CI0230) sont des chaussures de sécurité SB.
  • Des exigences additionnelles, spécifiques aux besoins des utilisateurs contre des risques particuliers dont les plus importants sont :
    • A (antistatisme) ;
    • AN (protection des malléoles) ;
    • C (propriétés conductrices) ;
    • CI (isolation des semelles contre le froid) ;
    • CR (résistance à la coupure) ;
    • E (capacité d’absorption d’énergie du talon) ;
    • ESD (capacité de dissipation électrostatique) ;
    • FO (résistance aux hydrocarbures de la semelle extérieure) ;
    • HI (isolation des semelles contre la chaleur) ;
    • HRO (haute résistance de la semelle extérieure contre la chaleur) ;
    • M (protection des métatarses) ;
    • P (résistance à la perforation des inserts (ou plaques)) ;
    • WR (imperméabilité de l’ensemble de la chaussure) ;
    • WRU (résistance à la pénétration et absorption d’eau de la tige).

Ainsi, les exigences de base s’appliquent à toutes les chaussures de sécurité. Les exigences additionnelles s’appliquent au cas par cas.

2.1 Que sont les marquages normatifs S1, S1P, S2 et S3 ?

À partir de ces exigences, outre la catégorie SB, d’autres catégories de sécurité ont été établies pour faciliter la lecture de l’information et donc le choix de la chaussure professionnelle adaptée à son besoin :

  • SB : exigences de base (revoir plus haut) ;
  • S1 : exigences SB + arrière fermé + propriétés antistatiques (A) + capacité absorption d’énergie du talon (E) ;
  • S1P : exigences S1 + résistance à la perforation (P) ;
  • S2 : exigences S1 + tige hydrofuge (WRU) ;
  • S3 : exigences S2 + résistance à la perforation (P).

Le marquage d’une chaussure professionnelle est donné dans cet ordre : dénomination commerciale + catégorie de sécurité + exigences additionnelles + résistance au glissement.

 

Pense-bête ? Connaissez-vous notre service d’audit gratuit proposé par nos technico-commerciaux itinérants ? Renseignez-vous !

 

3. En détails, quelles évolutions avec la version 2022 de la norme EN 20345 ?

Cette norme n’avait pas évolué depuis 2011. Elle a été publiée au journal officiel en mai dernier.

3.1 La résistance aux hydrocarbures devient une exigence additionnelle

Photo d’illustration.
Photo d’illustration.

Jusqu’à présent, pour qu’une chaussure de sécurité obtienne au marquage normatif S1, elle devait respecter les exigences des chaussures SB, présenter arrière fermé, être antistatique (A), avoir une capacité absorption d’énergie du talon (E)… Et une semelle extérieure résistante aux hydrocarbures (FO) ! Cette dernière n’est plus obligatoire. Il en est de même pour les chaussures de sécurité S2 et S3.

Elle devient une exigence additionnelle. Elle sera utile dans les environnements de travail exposés aux hydrocarbures. Alors, si vos utilisateurs travaillent dans un environnement sujet à ce risque, veillez à vous équiper de chaussants marqués « FO ».

3.2 De nouvelles exigences additionnelles : SC et LG

Avec cette version 2022, deux autres exigences additionnelles encadrent la normalisation :

  • SC (résistance à l’abrasion des sur-embouts ou pare-pierre) ;
  • LG (taille normée du talon décroché) ;

La première encadre la résistance de la matière sur l’avant-pied « pare-pierre ». La seconde encadre les caractéristiques du système de grip pour renforcer la sécurité des utilisateurs montant sur une échelle.

3.3 Des tests d’anti-perforation plus poussés

L’exigence additionnelle de résistance à la perforation était marquée « P ». Jusqu’ici, le même test était réalisé indépendamment pour des inserts anti-perforation métalliques, textiles ou bien composites.

Photo d’illustration.
Photo d’illustration.

Désormais,

  • pour les inserts textiles ou composites:
    • le marquage « PS » validera un test avec une pointe fine (3,0 mm) ;
    • le marquage « PL » validera un test avec une pointe large (4,5 mm) ;
  • pour les inserts métalliques uniquement sera attribué le marquage « P », lequel validera un test avec une pointe large (4,5 mm).

Nous pouvons donc trouver des chaussures de sécurité avec insert non-métalliques marquées S1PS ou S1PL et S3L ou S3S. Les marquages S1P et S3 ne concerneront que les chaussures de sécurité avec plaque anti-perforation métallique.

3.4 Le marquage de la résistance au glissement change

L’anti-dérapement était testé jusqu’à présent en 3 niveaux (SRA, SRB et SRC) selon le type de sol et le produit utilisé. Ce marquage est aboli.

Photo d’illustration.
Photo d’illustration.

En effet, le premier test de la résistance au glissement sur sol carrelé/céramique avec un liquide équivalent savon/détergent fait désormais partie des exigences de base des chaussures de sécurité. Le second test se fera désormais lui aussi sur un sol carrelé/céramique mais avec un liquide équivalent huile/glycérine. Si le produit réussi cette épreuve, il reçoit le nouveau marquage additionnel « SR ». Notons que les tests seront désormais regardants au glissement du talon vers l’avant et au glissement de la pointe vers l’arrière (le test en position à plat est éliminé).

3.5 Nouveautés à retenir : création des marquages S6 et S7

Deux nouvelles catégories de sécurité ont été établies pour simplifier la recherche d’informations. Plus que la résistance à la pénétration et à l’absorption d’eau de la tige, elles s’intéressent à l’imperméabilité de l’intégralité de la chaussure. Nous retrouverons alors sur ces modèles des membranes imperméables respirantes ou des piqures étanchéifiées par exemple :

  • S6 : exigences S2 + imperméabilité de l’ensemble de la chaussure (WR) ;
  • S7 : exigences S3 + imperméabilité de l’ensemble de la chaussure (WR).

Pour les modèles n’atteignant pas ce niveau d’imperméabilité de l’ensemble de la chaussure (marquage « WR ») mais dont les matériaux de la tige la rendent au moins résistante à la pénétration et absorption d’eau, l’exigence additionnelle reste en vigueur. Elle est alors spécifiée par le marquage « WPA » (anciennement marquage « WRU »).

 

4. Quel calendrier pour la version 2022 ?

Cette norme a été révisée au printemps 2022 par le comité européen de normalisation (CEN). Depuis, elle a commencé à être suivie après sa publication par l’agence française de normalisation (AFNOR). Les fabricants de chaussures de sécurité ont commencé à normer leurs modèles conformément à la nouvelle version de la norme. Depuis mai et sa publication au JO européen, la norme EN ISO 20345 est effective dans tout l’UE.

Légende : ce schéma d’un de nos partenaires-fabricants précise le calendrier de déploiement.

Le calendrier prévoit une période de transition laissant la possibilité aux fabricants de chaussures de sécurité de les faire certifier d’après la nouvelle version 2022 ou encore d’après l’ancienne version 2011. Cette période de transition s’étend jusqu’en novembre 2024. Les nouvelles révisions 2022 n’impliquent pas une révision des certificats existants qui sont établis pour 5 ans et restent valables jusqu’à leur date d’expiration. L’ancienne et la nouvelle norme coexisteront sur le marché quelques temps.

 

5. L’œil d’U-Power, fabricant de chaussures de sécurité

La norme est enfin en possession des fabricants. Ils connaissent les changements mis en place et les nouveaux tests dans les moindres détails. U-Power, partenaire-fabricant d’équipements de protection des pieds pour Protecthoms porte son regard dessus.

U-Power : « L’harmonisation de la norme EN ISO 2045 en mai dernier était attendue depuis plusieurs mois.

En effet l’une des évolutions significatives concerne la résistance à la perforation avec une meilleure information sur le type d’insert anti-perforation intégré dans la chaussure, métallique ou non métallique, et plus de garantie avec la distinction entre les chaussures qui vont être testées avec la pointe classique (PL) et la pointe plus fine (PS). U-Power a fait le choix d’opter sur l’anti-perforation (PS) sur la grande majorité de ses collections pour apporter le maximum de sécurité.

Photo d’illustration. Toutes les nouvelles chaussures de sécurité vont désormais être certifiées selon la norme EN ISO 20345 : 2022.
Photo d’illustration. Toutes les nouvelles chaussures de sécurité vont désormais être certifiées selon la norme EN ISO 20345 : 2022.

L’autre évolution importante porte sur la résistance au glissement et intègre d’office aux exigences de base (SB) l’ancien test SRA. En plus de cette certification de base, le test additionnel (SR) permettra d’identifier la résistance au glissement des chaussures sur sol carrelé avec de la glycérine. Ces nouvelles méthodes de test sont ajustées pour mieux coller à la réalité du monde professionnel.

Enfin, le nouveau marquage va donner une meilleure visibilité à l’utilisateur en lui permettant de mieux identifier le niveau de protection de la chaussure.

Toutes les nouvelles chaussures U-Power vont être désormais certifiées selon la norme EN ISO 20345 : 2022 et progressivement nous allons passer tous les modèles de notre catalogue de la norme EN ISO 20345 : 2012 à la norme EN ISO 20345 : 2022. Nous allons rentrer effectivement dans une phase de transition de plusieurs mois puisque la révision de la nouvelle norme va se faire progressivement avec une priorité donnée sur toutes nos gammes Red qui sont les modèles plus demandés sur le marché, et sur toutes les chaussures dont le certificat actuel arrive au terme des 5 ans. »

 

6. En bref, quelle chaussure de sécurité choisir…

Pour schématiser, on penserait qu’une chaussure SB serait la moins sécurisante pour le porteur et qu’à l’inverse, une chaussure de sécurité S7 serait le meilleur chaussant. Ce serait réducteur. Notre conseil : évitez l’erreur de ne pas analyser les contraintes spécifiques de vos utilisateurs et, au contraire, prenez le temps d’apprécier leurs propres besoins.

Photo d’illustration.
Photo d’illustration.

Ainsi, une chaussure de sécurité SB est l’idéal pour travailler dans un environnement de travail sec, sur un sol non à risque. La chaussure de sécurité S1 est adaptée aux mêmes conditions (mais apporte en plus un arrière fermé, des propriétés antistatiques et une capacité d’absorption d’énergie au talon). Une paire de chaussures de sécurité S1P se distinguera sur les sols à risques, toujours au sec. La chaussure de sécurité S2 s’intéressera aux milieux plus humides. Les chaussures de sécurité S3 sont adaptées dans un milieu humide, sur un sol à risques. Enfin, les modèles S6 et S7 répondent aux mêmes exigences respectivement que les S2 et S3 avec l’imperméabilité de l’ensemble de la chaussure en complément. Nos spécialistes en chaussures de sécurité restent à votre disposition pour vous guider vers la bonne protection des pieds.

 

Pour aller plus loin…

 

* Norme EN ISO 20346 : chaussure de protection équipée d’un embout qui offre une protection de 100 joules, soit l’équivalent d’un un objet de 10 kg lâché à hauteur d’un mètre (marquage PB à P1).

** Norme EN ISO 20347 : chaussure de travail qui ne possède pas d’embout de sécurité (marquage 0B à 03).


Sources : Protecthoms, U-Power, S.24 (https://s24.fr/comprendre-la-norme-en-iso-20345-chaussures-de-securite/), Parade (https://s24.fr/comprendre-la-norme-en-iso-20345-chaussures-de-securite/ et https://www.parade-protection.com/fr/blog/les-evolutions-de-la-norme-n68), Cofra

Crédits : Sylvain Malmouche pour Protecthoms, U-Power, FTG, Payper, Parade, Aimont, U-Power

Publié par Mathis Nouvel